mercredi 2 décembre 2015

L'homme qui a vu l'homme



A la lecture d’un précédent ouvrage de Marin Ledun, Les visages écrasés, pour un jury, j’avais vite remarqué que ce dernier n’avait pas écrit un banal polar.
Je  le retrouve quelques années plus tard, par hasard, également pour un jury… et à nouveau voilà un thriller qui n’est pas banal.
Nous voilà plongé dans le conflit séparatiste basque qui n’a cessé que depuis 2011.
Plus qu’une enquête policière (qui d’ailleurs est plus une enquête journalistique), Marin Ledun, au travers de cette histoire tirée de faits réels, nous montre l’imbrication des différentes composantes de cette sale guerre où politiques, polices, et organisations parallèles avaient parfois du mal à se situer sur l’échiquier.
Ce roman en dit long sur une province à cheval entre deux pays et les Basques qui voient d’un mauvais œil celui qui qui n’est pas basque…L’étranger n’a pas vraiment sa place.
Au sein d’un sujet pas toujours très simple à suivre, et à resituer dans son contexte, surtout quand, en son temps, on en a finalement entendu parler de loin, Marin Ledun, a eu la sagesse d’user d’une écriture nerveuse, et rythmée afin de ne pas engluer inutilement un lecteur qui pouvait, au départ, ne pas être averti.
Marin Ledun parvient à capter l’attention de son lecteur avec ce roman bien documenté, et dans lequel, sans que cela soit trop proéminent, il dénonce les exactions de part et d’autre, les violences gratuites, la cruauté, résultat  de l’aveuglement imbécile de quelques-uns. 

Un grand merci à J'ai lu et Babélio pour la lecture de ce livre dans le cadre du Prix SNCF du polar.

L’homme qui a vu l’homme, Marin Ledun
Ombres noires, Janvier 2014/J’ai lu, Janvier 2015
464/510 pages

4ème de couverture :
La tempête Klaus vient de s'abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d'un militant basque, Jokin Sasko, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n'est pas un cas isolé. La jeune Eztia, soeur du disparu, lui ouvre les portes d'un monde de mensonges et de trahisons. Tandis que deux tueurs tentent d'étouffer la vérité, la vie d'Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.
A propos de l’auteur :
Marin Ledun est né en 1975 à Aubenas, en Ardèche. Traduit dans plusieurs pays, ses romans ont reçu de nombreux prix littéraires comme le trophée 813 du roman noir français et le Grand Prix du roman noir du Festival de Beaune pour Les Visages écrasés ainsi que le Prix mystère de la critique pour La Guerre des Vanités, et le Prix Plume libre pour Modus Operandi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire