lundi 22 janvier 2018

Chroniques birmanes



L’auteur, nous fait ici partager son expérience birmane, alors qu’il y suit son épouse venue y travailler pour une organisation humanitaire.

Guy Delisle, en tant qu’expatrié, et citoyen engagé promène son regard d’occidental sur la société birmane dans sa globalité mais également dans les détails de la vie domestique.

Bien entendu ; il aborde (avec finesse, mais sans complaisance), l’épineux problème de la dictature. Nous sommes en 2007, Aung San Suu Kyi, la Dame comme il est d’usage de la nommer là-bas, est assignée à résidence. Guy Delisle, va vite s’en rendre compte, quand il lui prend l’envie d’aller à la découverte de Rangoon.

Il est également le témoin privilégié du travail des humanitaires, et de leurs grandes difficultés à accomplir leur mission dans un pays qui, grosso modo ne les désire pas, mais n’ont guère les moyens de s’en passer ; à une réserve près, c’est que certaines régions ou certaines ethnies sont les grandes oubliées de l’aide humanitaire.

J’ai aimé l’humour présent, subtile sans être arrogant. Sur le plan esthétique, Guy Delisle a choisi le monochrome, plutôt vert-gris, qui donne à l’ensemble une sobriété un peu triste ; triste comme le sort des birmans auquel l’auteur rend un bel hommage en leur consacrant un roman graphique que j’ai eu beaucoup de plaisir à parcourir.

Chroniques birmanes de Guy Delisle, aux éditions Delcourt (Octobre 2007, 263 pages)


Guy Delisle est un auteur de bande dessinée québécois né à Québec en 1966.

Après des études d'animation au Sheridan College de Oakville, il travaille dans différents studios à travers le monde, Canada, Allemagne, France, Chine, Corée du Nord…

Ses expériences de superviseur d'animation en Asie fourniront ainsi matière à deux albums autobiographiques, "Shenzhen" en 2001, "Pyongyang" en 2003.

Paru en 2007, "Chroniques birmanes" relate un séjour d'une année qu'il effectue à Rangoon où il suit son épouse, expatriée de Médecins Sans Frontières.

Quatre ans plus tard paraît "Chroniques de Jérusalem" qui relate l'année 2008-2009 passée par la famille en Israël, et qui lui vaut le Prix du Meilleur Album au festival d'Angoulême en 2012. Il a en particulier vécu en direct l'Opération plomb durci à Gaza en décembre 2008.

En 2013 il publie "Le guide du mauvais père", histoires courtes humoristiques sur la difficulté d'élever ses enfants.

En 2016 paraît "S'enfuir, récit d'un otage" qui relate l'histoire de Christophe André, otage durant 111 jours en 1997 dans le Caucase.

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