samedi 9 septembre 2017

Bakhita



Bakhita, c’est son nom d’esclave ; parce qu’elle ne se souvient plus de celui avec lequel elle est née. De sa petite enfance au Soudan il ne lui reste que peu de bons souvenirs. Le reste n’est que violence, mutilation, exploitation. Bakhita ne doit son salut qu’à un italien qui, la ramenant en Italie, lui offrira les conditions menant à  son émancipation –acquise non sans mal dans un pays où l’esclavage n’existait pas.

Véronique Olmi quitte le thème des tourments intérieurs, le cadre du couple pour s’intéresser au destin romanesque d’une esclave soudanaise, qui une fois libre, s’est engagé le plus naturellement du monde dans la vie religieuse au service des jeunes filles. Première religieuse noire, Madre Moretta, étonne au départ. Ses qualités humaines, sa bonté, son humilité et la force de son engagement feront d’elle une sœur aimée, et plus tard une sainte. Si Bakhita a pu atteindre ce niveau de bonté, c’est en souvenir du peu d’années où elle vécut au milieu des siens.

De ce que j’ai pu lire de Véronique Olmi, ce livre est le plus abouti, le plus beau et le plus ambitieux. S’il tient beaucoup à la personnalité extraordinaire de son héroïne, la qualité de l’écriture est incontestable. A mon sens il lui a juste manqué une once de souffle romanesque et de fluidité pour en faire un coup de cœur.


Je remercie les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre.



Bakhita de Véronique Olmi chez Albin Michel (Août 2017, 460 pages)

Après avoir suivi des études d'art dramatique chez Jean-Laurent Cochet, Véronique Olmi ( née en 1964) a été assistante à la mise en scène pour Gabriel Garran et Jean-Louis Bourdon de 1990 à 1993.

Auteure pour le théâtre, elle a également publié, en 2001, chez Actes Sud, son premier roman, "Bord de Mer" qui a reçu le Prix Alain-Fournier.

Elle a dirigé durant trois ans le comité de lecture du Théâtre du Rond-Point.

A la demande de Laure Adler, elle a produit et animé 5 numéros d'une émission sur France-Culture "C'est entendu !".

Elle a signé pour le Figaro Madame un reportage: "Les amazones de Tsahal".

"Cet été-là" reçoit le prix des Maisons de la Presse en 2011.

En janvier 2012, le Festival "Le Paris des femmes" au théâtre des Mathurins s'est déroulé sous sa direction artistique.

"Nous étions faits pour être heureux" sort en 2012.

1 commentaire:

  1. Il ne manque presque rien effectivement. Un poil trop sombre sur la première partie, un poil trop rapide sur la fin. Mais quelle belle héroïne

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