mardi 15 novembre 2016

Les bottes suédoises



Henning Mankell et moi, si j’ose dire, c’est une longue affaire. Je connais Wallander par cœur, et bon nombre de ses autres romans me sont passés entre les mains ; tout comme son testament paru en 2015. Je pensais sincèrement, avoir lu le dernier Mankell (sans pour autant m’interdire de revenir de temps à autres vers ceux qui m’ont échappé). J’avais ressenti d’ailleurs un petit serrement au cœur en le lisant.

Alors quand" un petit dernier pour la route" arrive sur les tables des libraires, et qu’en plus il s’agit d’une suite d’un roman particulièrement apprécié, forcément, je n’ai pas pu résister. Ai-je eu tort, sachant que très souvent, les suites ne sont pas du même jus que les débuts ?

Allez, ce brave Mankell qui m’a donné tant de plaisir par le passé n’étant plus là pour répondre, je dirais ni oui, ni non ! Comme cela faisait longtemps que j’avais lu Les chaussures italiennes, j’avais la mémoire un peu défaillante sur ce qui s’était passé, et au fond, le second peut très bien passer pour un opus isolé.

M’enfin, tout de même à bien y réfléchir, tout cela est un peu léger et convenu, malgré tout.

Pour situer cette histoire : Frederik, est retiré depuis longtemps sur un îlot suédois après avoir dû quitter son poste de chirurgien, suite à une erreur. Il prend de l’âge ; comme tout le monde ; le souvenir de sa femme revenu il y a quelque temps auprès de lui pour mourir et lui révéler au passage qu’il avait une fille Louis, est encore vivace. Sa modeste maison de bois brûle en pleine nuit, lui laissant tout juste le temps de sauver sa peau, mais rien de plus (pas même des bottes, d’où le titre). Il va bien falloir trouver le fin mot de l’affaire….

Certes, le personnage principal est attachant ; je lui ai souvent trouvé des airs de Wallander d’ailleurs ; et chacun sait que Wallander, c’est sacré, on y touche pas !
Certes, Henning Mankell nous dresse le portrait tout clair –obscure d’un homme qui, comme lui, voit sa fin.

Alors, même si quelque peu léger et convenu qu’il soit, ce roman n’est pas complètement négatif ; loin s’en faut. Pas forcément indispensable dans la bibliographie de Mankell, mais pas désagréable à lire non plus. Sans doute un livre qui avait une utilité pour son auteur, avant de s’en aller au paradis des auteurs de polar, comme un dernier petit signe à ses lecteurs avant de tirer définitivement sa révérence.

Ne boudons donc pas notre plaisir !

Les bottes suédoise, de Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, chez Seuil (Août 2016, 360 pages)


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