mercredi 8 juillet 2015

Grâces lui soient rendues- Paul Durand-Ruel, le marchand des impressionistes



De prime abord, Paul Durant –Ruel n’évoque pas grand-chose. Mais, en furetant ici où là parmi les peintures des premiers impressionnistes, ce nom finit par devenir familier. Et pour cause, il s’agit de celui qui fit découvrir aux Français, puis aux Américains Monet, Pissarro, Degas, et bien d’autres.

Pierre Assouline nous livre là une bibliographie fort intéressante et documenté d’un marchand d’art visionnaire , et révolutionnaire tant dans ses méthodes, que dans l’audace de ses choix en matière de peinture en totale rupture avec les goûts  de l’époque. Paul Durand-Ruel a en quelque sorte moderniser le marché de l’art.

Pierre Assouline parvient avec un texte érudit et à l’écriture soignée à rendre son ouvrage accessible sans céder à la facilité, ni au survol grossier de son sujet. Il dresse le portrait d’un homme contrasté, conservateur n’hésitant pas à soutenir des artistes en totale opposition avec ses idées, et d’un entrepreneur moderne sans cesse à renaître de ses cendres.
Lui à qui la reconnaissance de l’état fut tardive aura contribué à l’émergence, et à la consécration d’un mouvement artistique que de nos jours personnes n‘oserait remettre en cause.

L’hiver dernier une très belle rétrospective lui fut dédiée ; ce qui fut l’occasion de revoir, ou voir des œuvres dont je ne me lasse pas.

Grâces lui soient rendues, Pierre Assouline
Plon, Octobre 2002/Folio, Mars 2004
336/ 400 pages
4ème de couverture :
Paul Durand-Ruel (1831-1922) est le seul dont on puisse dire qu'il a véritablement inventé le métier moderne de marchand de tableaux. Le reconnaître n'entame en rien le mystère de ce grand bourgeois ultra-conservateur, monarchiste, catholique et antidreyfusard qui prit tous les risques pour défendre ces révolutionnaires que furent les premiers impressionnistes, Degas, Manet, Renoir, Corot, Sisley et les autres. Il mit en péril son nom, sa fortune, la stabilité de sa famille pour soutenir un communard comme Courbet, un anarchiste juif comme Pissarro, un républicain comme Monet. Un comportement paradoxal qui tint à son âme de missionnaire. Sa foi artistique, qui puisait son énergie dans sa foi religieuse, lui a permis de tout sacrifier pour soutenir «ses» peintres en leur offrant des conditions de création alors inconnues. Plutôt que de flatter le goût du public, il a choisi d'imposer le sien. Sa biographie est un récit souvent épique de ces années de lutte dans les coulisses du marché de l'art, des salons des plus prestigieux collectionneurs aux couloirs des salles de ventes en passant par les grands musées et les plus fameuses galeries d'Europe et d'Amérique.

A propos de l’auteur :
Passant son enfance à Casablanca, Pierre Assouline entreprend des études à l'université de Nanterre et à l'Ecole des langues orientales. Il travaille pour divers agences - Apei, Asa Press, Fotolib - avant d'entrer aux services "étranger" du Quotidien de Paris et de France Soir. Pierre Assouline enseigne parallèlement au Centre de perfectionnement des journalistes et collabore à la revue mensuelle L'Histoire. Il pénètre les sphères de la littérature dans les années 1980 : il se retrouve conseiller littéraire des éditions Balland et entre comme journaliste au magazine Lire, dont il devient le rédacteur en chef en 1993. Ponctuellement chroniqueur sur France Inter, RTL et France Culture, critique pour Le Nouvel Observateur, membre du comité de rédaction du mensuel L'Histoire, Pierre Assouline est également un écrivain prolifique. On lui doit de nombreuses biographies consacrées notamment à Marcel Dassault, Simenon, Gaston Gallimard, Jean Jardin, Kahnweiler, Albert Londres ou encore Hergé, mais aussi des enquêtes. Quelques romans sont également à son actif, dont le 'Le Fleuve Combelle', 'Lutetia', 'La Cliente' ou 'Double vie'. Personnalité de référence dans le monde des lettres, Pierre Assouline est en 2007 le 26e lauréat du Prix de la langue française. En 2011, il intègre l'académie Goncourt. et tient un blog hébergé par lemonde.fr, La République des livres, qui fait référence dans l'actualité littéraire.

 13/24

2 commentaires:

  1. Lire c'est aussi découvrir des personnages réels moins connus. J'avoue que je ne connaissais pas du tout Paul Durand-Ruel mais j'aime beaucoup la plume de Pierre Assouline, découvert avec Lutetia.

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  2. J'aime l'écriture d'Assouline. Une jolie façon de découvrir Paul Durand-Ruel que, bien sûr,je ne connaissais pas du tout

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