vendredi 19 juin 2015

Une terre d'ombre



Découvert avec Le monde à l’endroit, Ron Rash m’avait fait grande impression. Le relire était une évidence pour moi.
Toujours au cœur des Appalaches, nous sommes à l’écart de tout, au fond d’une vallée où vivent un frère et une sœur à la manière de deux ermites rejetés par le monde entier, ou presque.

Lui est de retour d’une guerre lointaine durant laquelle il y a laissé un bras.
Elle, fait tourner la ferme familiale à l’abri de tous et de tout car « handicapée »  par une tâche de naissance suscitant suspicions et idées reçues.
Lorsqu’un rayon de soleil vient embellir son existence, il est permis d’imaginer que peut-être enfin, la vie va lui sourire…

Ron Rash , avec une écriture ciselée et imagée retransmet bien la nature omniprésente. Il sait parfaitement décrire son monde, ainsi que les atmosphères. Il sait raconter des histoires… Mais, celle-ci n’est pas parvenue à m’émouvoir avec autant de conviction que le monde à l’endroit. A l’évidence il manque quelque chose assez difficile à formuler. On lit ce livre avec plaisir, mais il ne laisse pas grand-chose derrière lui. Dommage !

Une terre d’ombre, Ron Rash
Seuil, Janvier 2014/Points, Avril 2015
250 /290 pages
4ème de couverture :
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.

A propos de l’auteur :
Ron Rash est né en Caroline du Sud en 1953 et a obtenu son doctorat de littérature anglaise à Clemson. Il a écrit à ce jour trois recueils de poèmes, quatre recueils de nouvelles dont un finaliste du PEN/Faulkner Award 2007, et quatre autres romans ? tous lauréats d'importants prix littéraires (Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize, James Still Award).

Dès le premier, Un pied au paradis, il a connu un accueil critique enthousiaste. Le quatrième, Serena, a été adapté au cinéma par Susanne Bier. Après Le Monde à l'endroit (Seuil, 2012), Une terre d'ombre (Seuil, 2014) a reçu plusieurs prix en France.

Il est actuellement titulaire de la chaire John Parris d'Appalachian Studies à la Western Carolina University.

 11/24

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