dimanche 5 octobre 2014

La ligne bleue



Après un immense coup de cœur pour Même le silence a une fin dont je garde un souvenir intacte, il me fallait être consciente que la barre était placée très haute.
C’est avec un roman qu’elle revient à l’écriture.  Parce que les quelques livres  qu’elle a eu entre les mains durant sa captivité lui ont permis de rester debout ; lire ou écrire, reste pour elle un besoin viscéral.

De la dureté des FARC, à la dictature argentine, il n’y a qu’un pas. C’est dans ce pays, miné, dans les années 70 par une dictature sans nom, que les personnages d’Ingrid sont façonnés, sous l’œil bienveillant, aimant, et extralucide de Mama Fina, la grand- mère  que chacun d’entre nous aimerait avoir. Son troisième œil, c’est à Julia qu’elle le transmet ; troisième œil, qui est un don Et comme tout don, il doit aider les autres.

En jouant avec les époques, Ingrid Betancourt, nous conte l’histoire d’une jeunesse prise dans les tourments de l’histoire honteuse d’un pays, d’une jeunesse éprise de liberté et d’idéaux luttant contre l’oppression.

Que faisons6 nous de notre liberté ? Choisissons- nous d’être libre ? Comment traversons-nous les épreuves ? Quelles directions prenons-nous à la sortie du tunnel ? La vengeance, ou la vie et le bonheur envers et contre tout ?

Telles sont les questions qui surgissent d’un roman d’une légèreté apparente, et qui de prime abord peut paraitre comme un simple divertissement.

Je retrouve avec plaisir la plume élégante d’Ingrid Betancourt, et son envie communicative de croquer la vie.

C’est en tout cas ce qu’elle dégageait, il y a quelques semaines, lorsque qu’elle est venue, un dimanche après-midi, donner corps à ses personnages, partager son expérience, mais surtout nous parler d’avenir, de ses combats, de ses craintes, et sa foi inébranlable dans les causes qu’elle défend.

Un grand merci aux éditions Gallimard, et à Babélio pour m’avoir permis de lire cet ouvrage.


La ligne bleue, Ingrid Betancourt
Gallimard, Juin 2014
368 pages



4ème de couverture :

Buenos Aires, années 70. Julia a hérité de sa grand-mère Josefina un don précieux et encombrant : parfois des scènes de l'avenir lui apparaissent, vues à travers le regard de l'autre. À charge pour elle d'interpréter sa vision. Dès l'âge de cinq ans, elle doit intervenir pour empêcher le déroulement d'événements malheureux.
L'histoire de Julia va basculer lors du retour de Perón en Argentine. Sympathisants du mouvement des Montoneros, elle et son compagnon vont connaître le destin de cette jeunesse idéaliste et révolutionnaire d'Amérique latine, fascinée tout autant par la figure du Christ que par celle de Che Guevara et confrontée à la réalité de la dictature militaire. Capturés par des escadrons de la mort, ils réussiront à s'évader...
On retrouve ici certains des thèmes qui traversaient Même le silence a une fin, le grand récit d'Ingrid Betancourt relatant ses années de captivité dans la jungle : la privation de liberté et ses conséquences, le courage individuel et la…

A propos de l’auteur :

Ingrid Betancourt Pulecio est une femme politique colombo-française, née en  1961 à Bogota ancienne sénatrice et activiste anti-corruption.

Elle est enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) le 23 février 2002 alors qu’elle fait campagne, malgré les avertissements de la police et de l’armée, dans une zone où la guérilla est fortement présente.

Sa détention est fortement médiatisée, en particulier « sur le registre de l'émotion » en France, ce qui en fait un otage d’une valeur inestimable pour la guérilla. Le gouvernement français essaye de la faire libérer en négociant avec les FARC et avec l'aide du président vénézuelien Hugo Chávez, sans succès.

Elle est délivrée, en compagnie de quatorze autres otages, lors de l’opération Jaque menée par l'armée nationale colombienne le 2 juillet 2008, six ans et demi après son enlèvement. Sa libération, de même que son enlèvement en février 2002, reçoit un large écho dans les médias.

Elle passe une partie de son enfance en France, lorsque son père est en poste à l’UNESCO. Elle fait ses études primaires à Paris (Assomption Lubeck) puis ses études secondaires au lycée français Louis-Pasteur de Bogota.

Après son baccalauréat, elle retourne à Paris pour suivre les cours de l'Institut d'études politiques. Plus tard elle entre à l'Institut d'études politiques où elle a pour professeur Dominique de Villepin. C'est là qu'elle fait la connaissance d'un Français, Fabrice Delloye, qu'elle épouse en 1981. Elle acquiert ainsi la nationalité française. En 1990, Ingrid Betancourt divorce et revient seule à Bogotá.

Elle est élue députée en 1994 et crée son parti, Oxígeno Verde, en 1998. Elle est élue sénatrice la même année.

Elle épouse en 1997 Juan Carlos Lecompte, homme politique colombien, architecte de formation et publicitaire de métier. Dans ses remerciements après sa libération, elle n'aura pas un mot pour lui et le couple est en instance de divorce.

Elle est désignée présidente d'honneur des Verts mondiaux lors du congrès du même nom en mai 2008 au Brésil.

Elle a écrit le récit de sa captivité, paru chez Gallimard, Même le silence a une fin.




 



1 commentaire:

  1. Une problématique intéressante et une expérience tragique qui a dû mettre du plomb dans son écriture. Je ne l'ai encore jamais lu.

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