jeudi 4 juillet 2013

Par la petite porte


Petit, mais costaud !!

Erneste Gaines, réussit en peu de mots, là où d’autres se seraient éternisés, à poser  de manière claire et sans appel, ce que fut la ségrégation; cette vie dans les états du sud, où conformément aux usages  les " nègres" passaient par la petite porte.
Qu’à cela ne tienne, Copper, ne l’entend pas de cette oreille. Il est bien décidé à faire valoir ses droits du sang.
Certes, les choses ne bougent pas d’un coup de baguette magique, mais la résistance prend forme dans les jeunes générations, alors que les plus anciennes acceptent leur sort. La différence est nette dans ce roman. Si Cooper ne craint pas d’affronter son maitre, Félix, ne veut pas faire de vague et comprend mal cette prise de conscience et ce vent de révolte qui gronde.
Dans une langue conforme à celle des plantations, et une style narratif se rapprochant du langage parlé (qui au départ peut surprendre, et se laisse  finalement adouber), Ernest Gaines.
Le face à face entre les deux hommes est empreint à la fois de dignité et d’audace, de calme et de haine à peine contenue.

« Et puis vous avez utilisé autre chose-une de vos créations-cette chose que vous avez appelée la loi. Elle est écrite par vous et pour vous et ceux de votre espèce, et tout homme qui n’est pas de votre espèce devait l’enfreindre tôt ou tard… Je n’ai utilisé qu’une petite partie de vos créations. »


Par la petite porte, Ernest J.Gaines
Liana Levi, 1996/Piccolo ,2010
110/112 pages


4ème de couverture :
Copper, le fils métis et illégitime du maître blanc, revient dans la plantation où il est né. Appelé à rendre visite à son oncle, il refuse de passer par la petite porte à l’arrière de la maison, comme l’impose pourtant la tradition ségrégationniste de Louisiane. Son refus est le point de départ d’un bras de fer lourd de sens.

A propos de l’auteur :

Ernest J. Gaines, né en 1933 dans une plantation de Louisiane,  rejoint à l'âge de quinze ans avec sa famille la Californie où il s'attelle plus sérieusement à ses études et commence à lire avec passion, tout en regrettant que « son monde » ne figure pas dans les livres. Il décide donc d'écrire pour le mettre en scène et publie ses premières nouvelles dans un magazine en 1956, suivies de plusieurs romans. Il s'affirme comme un des seuls écrivains américains à peindre un Sud en évolution, où les Noirs de la nouvelle génération s'opposent aux anciens dans une quête de dignité. La mutation est porteuse de conflits et de drames, car les règles du jeu ne sont plus codifiées. Ernest J. Gaines est aujourd'hui considéré aux États-Unis comme un des auteurs majeurs du «roman du Sud», et le grand prix de la critique américaine (National Book Award) lui a été décerné en 1994 pour Dites-leur que je suis un homme.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire