lundi 24 septembre 2012

Des fourmis dans la bouche



L’idée de départ, consistant à suivre le parcours semé d’embûches d’une africaine vivant depuis peu en France est excellente. Confronter deux cultures, les difficultés d’adaptations, les regards posés sur ces femmes tiraillées entre leurs désirs de liberté, et leur éducation rigoriste, aurait pu donner lieu à un récit riche en couleur et en émotions.
Ce n’est pas tout à fait mon opinion une fois la lecture achevée. J’ai apprécié le fait qu’il soit court, et qu’il se lise vite, et facilement, malgré un style qui mériterait d’être perfectible.
Je n’ai en revanche pas  du tout apprécié les multiples clichés que contient le livre ; clichés qui finissent par lasser, voir agacer, parfois.
En outre, j’ai été encore plus agacée par les coups de griffes permanents donnés par la narratrice à sa terre d’accueil, « putain de pays », ou par le dénigrement et la caricature de certains personnages. Est-ce une réalité qui m’échappe, ou un parti pris de l’auteur ? Je ne peux, et veux pas trancher.
J’ai eu le plus grand mal à rentrer en empathie avec Khadidja, et tout son entourage également. Je suis en réalité assez peu sensible aux affaires africaines, et à cette culture qui me laisse quelque peu indifférente.


Des fourmis dans la bouche, Khadi Hane
Denoël (18Août 2011)
Sélection Prix Océans 2012
150 pages


4ème de couverture :
Gratteurs d'écailles dans une poissonnerie, vendeurs ambulants de montres de pacotille ou de statuettes en bois, journaliers payés au noir pour décharger des sacs d'un camion, hommes à tout faire d'un commerçant pakistanais qui revendait des pots de crème à l'hydroquinone censés procurer aux nègres l'éclat d'une peau blanche, la leur ne faisant plus l'affaire. Sur le marché Dejean, on trouvait de tout... Née au Mali, Khadîdja élève seule quatre enfants à Paris, dans le quartier de Château-Rouge. Pétrie de double culture, musulmane mais le doute chevillé au corps, elle se retrouve exclue de sa communauté du fait de sa liaison avec Jacques, le père de son fils métis. Cercle après cercle, depuis ses voisines maliennes jusqu'aux patriarches du foyer Sonacotra et à ses propres enfants, Khadîdja passe en jugement. Mais cette absurde comparution, où Africains et Européens rivalisent dans la bêtise et l'injustice, réveille en elle une force et un humour inattendus. Tableau intense de Château-Rouge, Des fourmis dans la bouche est porté par une écriture inventive au ton très singulier, fondée par la double appartenance. Un roman qui dit la difficile liberté d'une femme africaine en France.
A propos de l’auteur ;
Née à Dakar en 1962, Khadi Hane vit en France. Elle est l'auteur de romans et de pièces de théâtre, dont Sous le regard des étoiles (1998), Ma sale peau noire (2001) et Le Collier de paille (2010).
Son parcours universitaire l'emmène de la physique-chimie au commerce international, en passant par les langues étrangères.
Aujourd'hui cadre commercial à Paris, elle est aussi présidente de l'association "Black Arts and Culture".



 5/26.....[H]


Pour le défi d'Opaline.  
 

2 commentaires:

  1. Je l'ai terminé, et j'ai beaucoup de mal avec la rédaction de mon avis. Je suis déçue, en un mot.

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  2. J'ai bien aimé ce roman. Même s'il m'a posé des problèmes au niveau des clichés qu'il véhicule et de l'enfermement dans lequel se trouve Khadidja. Des alternatives sont possibles mais elles les repoussent. Et c'est la tension même de Khadidja, la colère sourde qu'on entend dans ce personnage qui est à la limite de la rupture qui m'a intéressé.

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