mercredi 22 août 2012

Le bonheur conjugal


Dans une construction originale, Tahar Ben Jelloun met successivement en lumière Imane et Amina, mari et femme, évoquant chacun à leur façon leur mariage et ce qu’il est advenu.
Imane, peintre, et en convalescence consigne sous forme de journal ses pensées, sa propre vison des faits. Cette partie occupe environ les deux tiers du roman, avant d’y trouver un droit de réponse d’Anima. Si le style, et l’écriture, de bon niveau mais sans éclat particulier cependant, ne m’ont pas paru différents d’un protagoniste à l’autre, c’est la différence de ton qui est flagrant. J’ai trouvé celui d’Amina nettement plus sec, et vindicatif, voir violent que celui de son mari, pourtant pas très tendre. L’importance accordée à  l’expression d’Amina est moindre. Amina, semble avoir dépassé un certain nombre d’écueils, et semble avoir trouvé les moyens de les contourner.
Au –delà des arguments des uns et des autres, au-delà des faits, et des personnalités de chacun, c’est plus largement à  une réflexion sur l’institution du mariage que nous pousse Tahar Ben Jelloun. Que signifie le bonheur conjugal ? Le mariage n’est –il pas un leurre, un rempart crée de toute pièce à l’intérieur duquel tout, ou presque  est possible, servant  à cacher  et entretenir l’hypocrisie ?
Si contrairement à toute attente, j’ai lu ce livre avec beaucoup de facilité, et de rapidité , je crains que ne préfigure un ouvrage présentant lui aussi beaucoup d’illusions, et qu’il n’en reste hélas pas grand-chose dans un avenir plus ou moins proche. Le tout m’a semblé un peu trop caricatural, d’un côté comme de l’autre.
Un livre agréable à lire, donc, , que je ne regrette pas d’avoir lu, mais pas un grand livre ; en tout cas pas un de ces livres qu’on a envie de promouvoir en priorité.
Merci à Agathe, et à Lana qui ont bien voulu faire voyager ce livre jusqu’à moi.

Le bonheur conjugal, Tahar Ben Jelloun
Gallimard (22 Aout 2012)
368 pages

4ème de couverture :
Casablanca, début des années 2000. Un peintre, au sommet de sa gloire, se retrouve du jour au lendemain cloué dans un fauteuil roulant, paralysé par une attaque cérébrale. Sa carrière est brisée et sa vie brillante, faite d'expositions, de voyages et de liberté, foudroyée.
Muré dans la maladie, il rumine sa défaite, persuadé que son mariage est responsable de son effondrement. Aussi décide-t-il, pour échapper à la dépression qui le guette, d'écrire en secret un livre qui racontera l'enfer de son couple. Un travail d'auto-analyse qui l'aidera à trouver le courage de se libérer de sa relation perverse et destructrice. Mais sa femme découvre le manuscrit caché dans un coffre de l'atelier et décide de livrer sa version des faits, répondant point par point aux accusations de son mari.
Qu'est-ce que le bonheur conjugal dans une société où le mariage est une institution? Souvent rien d'autre qu'une façade, une illusion entretenue par lâcheté ou respect des convenances. C'est ce que raconte ce roman en confrontant deux versants d'une même histoire.
A propos de l’auteur :
Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour La nuit sacrée. De lui, les Éditions Gallimard ont entre autres récemment publié Sur ma mère (collection blanche, 2008, Folio n° 4923), Au pays (collection blanche, 2009, Folio n° 5145), Jean Genet, menteur sublime (collection blanche, 2010), L’étincelle. Révoltes dans les pays arabes (Hors-série Connaissance, 2011), Par le feu (collection blanche, 2011), Que la blessure se ferme (collection blanche, 2012).


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Un pavé pour le challenge de Marmotte.

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