vendredi 27 avril 2012

Poète aveugle/Blind poet


D’ordinaire, je ne lis pas de poésie ; mes divers instituteurs et professeurs de français m’en ont plus que dégoutée à force de me la faire réciter  par cœur le doigt sur la couture de la blouse, et à vouloir à tout prix me faire trouver ça beau alors que je n’y ai jamais rien compris.
Au détour d’une émission littéraire consacrée aux écrivains  américains au sens large, j’ai aimé entendre le poète s’exprimer, et lire quelques morceaux choisis.
Ainsi, j’ai voulu aller un peu plus loin.
Ce qui frappe avant tout, c’est que Ferlinghetti emploie une langue compréhensible, contrairement à beaucoup de poètes ; une langue simple, des mots de tous les jours.
Ce recueil, est d’abord bilingue ; Ferlinghetti est francophone, et, a enseigné le français. La version anglaise est largement accessible.
4 parties composent ce recueil 
Touriste des révolutions dans laquelle le poète d se veut engagé, crie sa révolte, et dans laquelle l’anarchiste refait surface juste après le 11 septembre. J’ai apprécié « J’attends » et « C’est nous idiot », et, comme un clin d’œil, un « Notre père » revisité plus conforme à notre époque.
Migrations réelles & surréelles, où il question de voyage, au sens propre comme au sens figuré. Les poèmes se font très courts, ou très longs. La verve est déjà moins contestataire.
Un homme pétri de culture antique, et française, et qui nous le rend bien.



« Acheté une bouteille de Vouvray
 Et versé son bouquet 
 De campagne française 
 Dans les plaines de l’Amérique profonde 
 et cette fragrance
 déferle sur moi
 me renvoie dans un souffle 
 sur le flanc de cette colline pluvieuse 
 au bord de la Loire 
 Vouvray petit village 
où j’avais posé mon sac à dos 
et mes vingt-huit ans …… »

Allen, où le poète se fait compagnon, accompagnant ; où l’ami tient la place
La prose y fait son apparition.
Comment peindre la lumière, où le poète rend les armes, et se fait plus doux, où les poèmes deviennent des invitations au voyage ; où le poète se découvre 

« Je suis le poète aveugle mais pas Homère   
    je suis pour vous servir poète et peintre aveugle…… »

 Ce sont ces mots- là qui m’ont le plus touchés, qui m’ont plus parlés.
Pourquoi ? Parce que !! En réalité, je n’en sais rien, c’est comme ça !!!
Mes ces quelques lignes qui m’ont données envie d’aller plus loin, les voici:

La lumière changeante

« La lumière changeante à San Francisco
 n’est en rien celle de la côte ouest
 et moins encore la lumière perlée de Paris 
La lumière de San Francisco
 est une lumière de mer
 une lumière d’île 
 Et la lumière du brouillard 
qui enveloppe les collines
 dérivant à la lumière tombée par-delà le Golden Gate 
                              pour se coucher à l’aube de la ville….. »


Poète aveugle/Blind poet, Lawrence Ferlinghetti
 Maelsröm & Le veilleur (11/09/2004)
 156 pages (édition bilingue)


4ème de couverture :
« L’heure est venue pour vous de parler
Vous tous, amants de la liberté
Vous tous amants en quête du bonheur
Vous tous amoureux et dormeurs
Enfoncés dans vos rêves intimes… »
 
A propos de l'auteur :
Lawrence Ferlinghetti est né à Yonkers en 1919. En 1953 il fonde à San Francisco la célèbre librairie City Lights à laquelle s'adjoindra dès 1955 la maison d'édition du même nom. La publication du Howl de Allen Ginsberg, en 1956, et son arrestation et procès pour obscénité, qui devait se conclure par un verdict d'acquittement, attira l'attention du pays sur la Renaissance de San Francisco et les écrivains du mouvement Béat. Auteur d'une quinzaine de recueils poétiques, traducteur de Prévert et de Pasolini, romancier, dramaturge, son œuvre s'ancre à la fois dans la tradition anarchiste américaine et dans le surréalisme européen. Son recueil Coney Island of the Mind a été traduit en neuf langues et a atteint près d'un million d'exemplaires.



Billet supplémentaire pour la Californie pour le challenge de Sofynet.

2 commentaires:

  1. intéressant ! Hop, billet ajouté !

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  2. Moi non plus je ne lis (presque) jamais de poésie, et moi aussi j'ai eu envie de lire ce poète après avoir vu son interview. Ton billet ne fait que renforcer cette envie !
    Je vais donc le commander...

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