mardi 27 septembre 2011

Vers la mer


De Paris à Nice, un itinéraire facile mais long, s'étirant comme un serpent, au rythme capricieux d'une vieille voiture, d'étapes et de rencontres hasardeuses. La jeune fille guette les rives qui la font tant rêver. La mère s'approche, elle, de la ville où sa fille la quittera, une ville qu'elle a fuie vingt ans plus tôt lorsqu'elle cherchait, avant Laure, l'aventure et l'oubli. Sur la route, ces deux femmes se découvrent hantées par les mêmes peurs et les mêmes désirs, de faux souvenirs, des images fabriquées et des résolutions impossibles. Et pour elles, rien n’a plus d’importance que ce moment, juste avant la séparation.

Je remercie Livraddict et les éditions Lattès qui m’ont offert de lire ce premier roman.
 Vers la mer est un premier roman que signe une jeune femme à l’écriture ciselée et sans grands détours. Pour moi c’est une réussite, d’autant qu’il n’est pas forcément facile de s’orienter sur la voie intimiste.
Nous avons là un roman essentiellement féminin ; les hommes sont peu présent, de passage plus exactement, voir absents si l’on considère l’entourage intimes de Catherine et Laure.
Ces deux femmes vont entamer un ultime voyage au cours duquel la mémoire se délie, et s’en va en même temps.
Le thème de la relation mère –fille est abordé avec délicatesse et retenue ; la mère que Catherine est pour Laure, La mère que Catherine n’a plus, mais qui est très présente, et dont elle porte les premiers signes de cette maladie insidieuse et inexorable qu’est Alzheimer…
A l’aube de ses dix-neuf ans, Laure s’en va vers la mer…..et vers la mère également (le titre est à ce point de vue là une énigme), avec sa mère, pour un voyage initiatique, pour permettre à l’une de se trouver, et de se positionner par rapport à sa maladie et à sa propre mère, et  à l’autre de se chercher.

« Elle avait eu le désir étrange d’un dernier voyage avec sa fille s’étirant comme un serpent, d’un itinéraire facile, mais long, et sur sa feuille de route qui lui servait de boussole et que sa fille avait tenu à imprimer « pour être bien sûres de ne pas se perdre », elles avaient choisi un chemin qui n’avait rien d’évident. »

L’oubli, la peurs sont d’autres thèmes traités…. La peur d’oublier, la peur de se perdre…

« Elle regarda sa fille, si grande, et elle sut que jusqu’à Nice la peur ne la quitterait plus et qu’elle devrait se tenir sur ses gardes, guettant d’autres bruits, d’autres souvenirs plus sombres. »
« Et sur cette route vers Nice, les souvenirs les plus importants revenaient, sans mensonge, sans masque, c’est qu’eux aussi s’en allaient. Catherine le savait : la maladie avançait, et le spectacle de ces ruines à Vienne, ne parvenait pas à la distraire ni à l’apaiser. »

J’ai apprécié l’écriture, le rythme, et la structure bien cadrée  de ce roman. Les six parties sonnent come un carnet de bord : Rupture-Le départ-L’accident-L’étape-Le vol ou l’oubli-L’anniversaire- Vers la mer.
Chacune des parties ayant ses chapitres, anonymes, eux….
Personne n’est oublié, chacun des personnages est vu à tour de rôle, est ausculté de plus près.
  Anne-Sophie Stefanini-JC Lattès (24/08/2011)-235 pages

Lu dans le cadre de la Plume au féminin, organisé par Opaline  
Challenge ABC Critiques Babélio 5/26 [S]

Lu dans le cadre du 1% littéraire organisé par Hérisson 8/14 ( je vise le 2%)  

1 commentaire:

  1. J'ai participé à ce partenariat également pour moi Vers la Mer est un coup de cœur, j'ai vraiment adoré!
    N'hésite pas à aller lire ma chronique =)

    Affectueusement,
    Joyce.

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