lundi 8 août 2011

En retard pour la guerre


Israël, janvier 1991. Une attaque de l'Irak à l'arme chimique est redoutée, la guerre du golfe est imminente. Constance Kahn, une jeune Française, a choisi de s'installer à Jérusalem pour écrire son mémoire sur Flavius Josèphe. Elle partage sa vie avec Nathanaël, un peintre révolté et imprévisible, travaille dans une boutique bio, a pour amie Tamar, étudiante comme elle en histoire antique, et sur le point d'accoucher. Dans quinze jours tout ce monde aura peut-être disparu. Lorsque les sirènes retentissent, Constance maîtrise de moins en moins le chaos émotionnel qui l'envahit, mêlant les traumatismes du passé aux angoisses du présent. En retard pour la guerre est un roman à l'écriture sensible et retenue. Sa vitalité et son réalisme rappellent le ton de certains jeunes cinéastes israéliens contemporains.
« Oui, mais quoi ? Comment saisir l’essentiel ? Distinguer ce qui, dans le présent ,sera important sera une fois transformé en passé ? »

Malgré cette guerre chimique que tout le monde redoute, ce livre est reposant à lire. Constance vit avec son compagnon depuis peu en Israël pour terminer un mémoire, mais pas uniquement pour cela….La très brève première partie lancera une pierre dont le lecteur ne recevra les morceaux qu’à la fin du livre. Entre temps, avec finesse et sensibilité, nous partageons l’angoisse, les doutes de Constance, amis que le quotidien de ses amis et voisins de quartier.
Prise par des souvenirs encombrants, Constance a bien du mal à tout clarifier, ses motivations, son couple. Elle court après le temps, les objets, l’agent…mais au fond que fait-elle là ?
Ce livre fait réfléchir  sur le quotidien des populations vivant dans un pays en alerte permanente, et qui plus est sous la menace d’une guerre chimique. Comment faire en sorte que la peur ne prenne pas le dessus ?

« La mort dans cette nuit de vacarme n’est pas dans l’ordre des choses, ne peut pas clore les années écoulées depuis notre naissance. »
Il y a de l’espoir dans ce livre, intuitivement, je ne pouvais pas penser, en lisant à une fin tragique…..
Si je n’ai pas ressenti ce petit quelque chose indéfinissable, je n’en ai pas moins apprécié cette lecture pour la qualité de l’écriture, sa finesse, sa concision, et une certaine musicalité que j’avais déjà rencontrés chez Aharon Appelfeld dont elle est sa traductrice.
Ce premier roman est, à mes yeux, prometteur. Son auteur est à suivre de près.
Valérie Zenatti-L'olivier(janvier 2006)-188 pages

Valérie Zenatti est née à Nice en 1970. Elle a publié plusieurs livres pour la jeunesse dont Quand j'étais soldate (2002) et Une bouteille dans la mer de Gaza (2005). Depuis un an, elle se consacre à la traduction, notamment des ouvrages de Aharon Appelfeld, et à l'écriture. En retard pour la guerre est son premier roman.

Challenge ABC/Babélio: 24/26 [Z]
Challenge 26 auteurs/26 livres 18/26 [Z]

Livre lu dans le cadre du défi la plume au féminin, organisé par Opaline   





Lecture dans le cadre du challenge la lecture fait son cinéma organisé par Will


4 commentaires:

  1. Je l'ai lu aussi, et j'avais aimé ce livre.
    Ce livre présente une atmosphère étouffante,une tension constante .La guerre est là ..que seront-ils demain?

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  2. J'ai beauoup aimé ses romans jeunesse, je note celui-ci !! (d'autant que je suis allée à Jérusalem cet été !)

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